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- Du 25 mai 2023 au 27 mai 2023
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Colloque scientifique international sur «Entreprendre, agir et se singulariser dans un monde et une Afrique en mutations »
À l’occasion des trente ans de l’ESGAE, Il s’est tenu à l’ESGAE, du 25 au 27 Mai 2023, un colloque scientifique international sur «Entreprendre, agir et se singulariser dans un monde et une Afrique en mutations ». Ce colloque a été organisé par l’École Supérieure de Gestion et d’Administration des Entreprises (ESGAE), avec des sponsors officiels et avec la participation des partenaires stratégiques, notamment l’Université Denis Sassou-Nguesso (UDSN) du Congo, Université Paris 8, de France ; Université Internationale de Libreville (Gabon) ; Université Cheik Anta Diop de Dakar, Sénégal ; Université Mohamed 5 de Rabat ; Université Alassane Ouattara de Bouaké en Côte-d’Ivoire; Université Kongo (UK), RDC ; I&F entrepreneuriat RDC. Ce colloque international s’est inscrit dans un contexte bien défini. En effet, formant depuis trente ans des cadres, futurs managers et entrepreneurs au Congo, l’ESGAE (École Supérieure de Gestion et d’Administration des Entreprises) organise un colloque international qui sera l’occasion de réfléchir aux pratiques de gestion en Afrique, à leur spécificité et au moyen de les accompagner ou de les encourager. Pour autant, questionner l’éventuelle spécificité des contextes africains pour le management ne saurait exclure une réflexion épistémologique plus large : les théories, concepts et modèles utilisés en sciences de gestion sont- ils universels ? Quel est le degré de contingence à intégrer pour les amender ? De ce fait, bien que le colloque se soit focalisé sur le contexte africain et sur les défis qui affectent les entrepreneurs et les managers en Afrique et au Congo en particulier, des contributions conceptuelles ou portant sur d’autres terrains étaient également les bienvenues. On pourrait ainsi imaginer des travaux portant sur la résilience des entreprises ou sur l’agir entrepreneurial même s’ils sont conduits dans d’autres contextes tant ces concepts semblent transposables et éclairants pour analyser les comportements des entrepreneurs en Afrique et surtout d’actualité après la crise du Covid-19 et à l’heure de la digitalisation des économies. Ces deux facteurs seront d’ailleurs une des clés de lecture non exclusive mais mise en avant dans le cadre du colloque. Cependant, l’agenda de recherche que du colloque avait voulu également encourager la singularité des comportements de gestion en contexte africain qui semble d’autant plus indispensable que la pratique entrepreneuriale y est forte avec un important recours à l’économie informelle obligeant, comme le notait le doyen Kombou il y a plus de vingt ans déjà, à questionner les théorisations importées du contexte occidental (Kombou, Saporta, 2000). Dans le prolongement, Levy-Tadjine et Dzaka-Kikouta (2017) se demandaient s’il ne fallait pas repenser la représentation des approches stratégiques des entrepreneurs africains et des expatriés en leur attribuant un comportement plus intuitif que la littérature ne le postule habituellement et en proposant une modélisation de la concurrence en résultant fondée sur la théorie de la guerre asymétrique (Galula, 1963 ; 2008 ; Hani et Levy ; 2021). Plus récemment encore, Christophe Assens et Hadj Nekka (2019) actualisaient cet impératif de recherche en soulignant la spécificité du contexte socio-culturel africain fondé à la fois sur l’importance de l’informel et sur le rôle des communautés. Pour y parvenir, ils invitaient à adopter des approches multi-niveaux (micro, méso, macro) en prenant en compte la psychologie des acteurs, la sociologie des groupes, la politique des décideurs et des gouvernements et l’histoire des organisations. Ouverte à tous les champs des pratiques de gestion et de l’entrepreneuriat en Afrique, telle fut également l’ambition de notre colloque. Cette exigence fut d’ailleurs renforcée par les nombreuses mutations qui affectent les économies africaines. Certaines de ces mutations sont communes à toutes les économies comme les exigences pour les entreprises en matière d’engagement écologique et de Responsabilité Sociale (Moskolai, 2017) ; la transformation digitale (Bampoky, 2017) ou encore les conséquences de la crise de la Covid-19 (Makany, 2021). Savana (2020) cité par R.A. Makany (2020) admettait que globalement, «les marges de manœuvre budgétaires des Etats africains sont, pour l’essentiel, faibles et limitent les possibilités de soutien à l’économie»...